Les Bushi (guerriers japonais, aussi appelés Samuraï) avaient remarqué que lors d'attaques imprévues, c'est la rapidité avec laquelle on dégainait le sabre et on enchaînait une contre-attaque, qui permettait d'acquérir un avantage fondamental dans le combat. C'est de cette observation qu'est né le laïdo.
Le laïdo (ou laï) regroupe un ensemble de techniques d'escrime au sabre Japonais (Katana) qui consistent à dégainer puis à couper l'adversaire, dans le même mouvement continu.
La tradition veut que la première formalisation du Iaido soit due à un certain Hayashizaki Shinsuke Shigenobu né vers 1542 à Shinzaki en Dewa . Hayashizaki aurait créé le premier style de Iaido appelé Hayashizaki-ryu, (aussi connu sous le nom de Shinmeimuso-ryu ou Jushin-ryu). Il aurait enseigné jusqu'à l'âge avancé de 70 ans.
L'un des disciples de Shinsuke, Tamiya Heibee Shigemasa aurait ensuite fondé le Tamiya-ryu , style qui eu la faveur des Shogun puisque l'un des descendants de Shigemasa, Narimasa enseigna le Iaido à Tokugawa Ieyasu.
Plus tard, à la 7è génération des Tamiya, Hasegawa Chikarasuke Hidenobu développa le Hasegawa Eishin-ryu. Vers 1688, à la 9è génération, Omori Rokkottai Morimasa créa son propre style appelé Omori-ryu à partir du Eishin-ryu et de Kata de l'école de Kenjutsu de Sinkage-ryu en y ajoutant le Seiza de l'étiquette de Ogasahara-ryu.
Ces diverses écoles ou styles (Ryu, Ryuha) sont regroupés sous le nom d'écoles anciennes ou Koryu.
Après avoir failli disparaître après
Le Iaido est aujourd'hui largement pratiqué au Japon et dans le monde.
Cet étonnant succès pour un art martial pouvant paraître somme toute très ésotérique est du à deux raisons principales:
- la prise de conscience par les anciens maîtres de l'époque Meiji que le Iaido disparaîtrait si les écoles jusque là très fermées ne s'ouvraient pas au public.
- la volonté des fondateurs du Kendo moderne (vers 1952) de ne pas voir le Kendo se dénaturer en sport. Afin que le pratiquant de Kendo utilise son Shinai non comme un bâton mais comme un sabre, il est en effet apparu utile de maintenir vivantes les origines du Kendo avec le maniement du Sabre nu.
Dans un souci d'unification et afin de permettre à tout les pratiquants d'avoir une base commune, les experts de
Ces Kata font l'objet d'une description détaillée dans des documents officiels de la ZNKR, et une mise à jour régulière est effectuée par une commission constituée d'experts des Koryu, qui apporte aux Kata les modifications jugées nécessaires.
Le nombre de Kata, longtemps resté à 10, est d'ailleurs passé à 12 en avril 2001.
L'étude des Kata du Seitei-Iai est indispensable pour les examens de passage de grade où généralement 3 des 5 Kata présentés sont choisis par le jury parmi ceux du Seitei-Iai, les deux derniers étant laissés à la discrétion des candidats dans ceux du Koryu qu'ils étudient.
En effet, à de très rares exceptions près les pratiquants de Iaido étudient un Koryu en plus du Seitei-Iai.
Autrefois les Koryu délivraient aux élèves un certificat de capacité (Menkyo). Aujourd'hui deux systèmes identiques à ceux du Kendo coexistent.
- D'une part un système de grades divisés en Kyu (du dixième au premier) puis en Dan (du premier ou Sho-dan au 8è) qui sanctionne la connaissance technique des candidats:
Des durées minimum dans un grade sont exigées avant de présenter le grade suivant de sorte qu'il faut plus de 20 ans de pratique pour atteindre le 7ème Dan.
Au cours d'un examen typique, les candidats (en général par groupe de 4) présentent 5 Kata (dont 3 du Seitei-Iai sont imposés et décidés le jour de l'examen) devant un Jury composé d'examinateurs dont le nombre et le grade dépendent du grade présenté.
- D'autre part les titres qui sanctionnent les qualités pédagogiques, les connaissances théoriques et la capacité à arbitrer:
Il existe trois titres qui sont dans l'ordre croissant Renshi, Kyoshi et Hanshi. Des examens sont organisés au Japon 2 fois par an.
Une très grande partie de l'intérêt du Iai réside dans l'utilisation d'un Sabre (Katana) authentique.
Toutefois il s'agit d'une arme coûteuse (certaines lames anciennes sont davantage considérées comme des oeuvres d'art que comme des armes) et les débutants jusqu'à un stade assez avancé de leur pratique (jusque vers le 5e Dan) peuvent utiliser un sabre factice (Iaito ou Mogi-to). Ceci leur permet en outre de s'entraîner sans danger ni pour eux ni pour leurs camarades.
Plus que dans tous les autres arts martiaux, l'étiquette (Reigi) joue un rôle très important dans le Iaido où elle est particulièrement élaborée, tatillonne et ponctuée d'un grand nombre de marques de respect (au sabre, au Dojo, etc.).
Le sabre avait pour les Bushi un pouvoir redoutable.
C'est une arme extrêmement dangereuse qui peut tuer et à laquelle le Bushi confiait sa vie.
Il n'est donc pas surprenant que son emploi et son maniement soit entourés de marques de respect.
Ces marques de respect sont en partie inhérentes à la culture traditionnelle Japonaise. Elles viennent aussi du sabre lui-même. Son utilisation au combat peut amener au dernier échelon de
C'est sans doute pour cette raison que les entraînements dans les arts martiaux Japonais et notamment dans le Kendo et le Iaido commencent et se terminent par des saluts.
Enfin le tranchant redoutable du Katana fait qu'il est aisé de se blesser en le manipulant (contrairement aux armes blanches occidentales nettement moins dangereuses pour leur propriétaire). L'étiquette est alors un moyen d'appliquer de façon automatique un certain nombre de consignes de sécurité.
CNK